Michel Robichaud sera en résidence au Festival de la Chanson de Tadoussac pour les Chemins d'écriture. Nous lui avons posé quelques questions : Michel Robichaud nous parle dans cette entrevue de son processus d'écriture, de ses vieux patins taille 13, de ses influences et d'Edgar.
- Bonjour Michel Robichaud, merci d'avoir accepté cette entrevue. Nous avons adoré Beau Mystère, un album composé de plusieurs petites histoires, certaines touchantes, d'autres humoristiques. Vous avez un grand talent pour raconter l'anecdotique, mais quelle est la part d'invention ? Vous inspirez-vous de votre quotidien pour l'écriture de vos chansons ?
La part d’invention transforme souvent le récit pour lui donner une autre saveur. Je pars de n’importe quel moment ou mot et je construis autour avec tout ce qui me fait penser au sujet. Souvent, je m’en éloigne, ça crée autre chose mais ça devient quand même une chanson. Je dois après faire un certain travail de concision et voilà une nouvelle chanson. Je n’écris pas souvent mais j’observe beaucoup alors quand ça sort, je laisse sortir.
- Dans le morceau "Le vol", vous racontez le vol de votre guitare dans votre voiture, vous racontez l'histoire selon votre point de vue, puis selon celui du voleur et enfin selon celui du dictionnaire qui traînait par-là dans la voiture : comment vous est venue l'idée d'écrire selon ces différents points de vue et surtout, de nommer votre dictionnaire Edgar ?
Je me suis fait voler ma guitare pour vrai mais j’étais trop fâché pour m’en rendre compte. On m’avait volé mes vieux patins de hockey confortables comme des pantoufles. Qui veut voler des vieux patins ? Des 13 en plus. Qui porte des 13 ? Mais le lendemain je me suis dit que ça serait une bonne idée d’écrire là-dessus, pour diffuser la chanson et trouver le voleur. Cette ambition n’a duré que 10 secondes environ mais elle fut l’élément de départ, écrire sur le vol. Je trouvais la guitare plus intéressante que les patins alors j’ai eu l’idée de parler de la perte d’un instrument, du désir de le voler et j’ai imaginé un témoin capable de relater tout ça. Un témoin brillant, qui a réponse à tout mais qui se trouve quand même jaloux de n’être qu’un accessoire à côté d’une guitare. C’est là qu’Edgar est apparu. Pourquoi Edgar ? Souvenir d’enfance, une émission avec Bernard Fortin et Edgar fruitier. Dans mon souvenir, il avait réponse à tout.
- Vous êtes le grand gagnant du 46ème Festival International de la chanson de Granby, qu'est-ce que ça a changé pour vous ?
Plus de visibilité, plus d’expérience, une superbe boîte à outils de carrière, des amis (pas seulement Facebook) et surtout la confirmation que je peux chanter sans juste dire des niaiseries. J’ai fait plein de concours dans la dernière année disons que ça a très bien été. Souvent j’y allais avec des chansons plus humoristiques. Pour Granby, j’y suis allé en testant mon côté plus sobre. Comme ça s’est bien passé, ça m’a donné le goût de rentrer plus en profondeur dans les thèmes qui demandent d’y aller. Comme la musique est un art en plein bouleversement, on est tous un peu à trouver une porte de sortie si ça ne fonctionne pas. Granby a soufflé la porte plus loin que mon regard alors je peux me concentrer sur mon art pour l’instant.
- Est-ce plus facile d'écrire, et de chanter, sous le point de vue de quelqu'un d'autre (d'un écureuil par exemple)?
Pour moi c’est aussi facile de parler de mes peurs ou de mes folies que d’inventer la chienne qui monte au cerveau d’un couteau à beurre à l’idée de plonger sa tête dans le beurre d’arachide et d’y rester quelques jours coincé entre le mur et le matelas d’une chambre d’ado. Tu vois le genre ?
- C'est important pour vous de chanter en français ? N'avez-vous pas été tenté par l'anglais ?
C’est pas tellement important pour moi de chanter en français. Je le fais naturellement parce que c’est la langue que j’utilise et c’est celle avec laquelle je me fais le mieux comprendre. Je ne suis pas tenté de chanter en anglais mais y a tellement de belles langues que je ne peux pas dire que le français sera le seul. C’est un peu comme avec ma blonde, on est bien ensemble. Même si y a d’autres hommes et femmes compatibles à chacun, on profite de notre bien-être commun sans avoir besoin de courir partout.
- Quelles sont vos influences en musiques francophones ?
Bélanger, Leloup, Desjardins, Boucher,Séguin, Rivard, Dédé, Vallières.
- Avez-vous des scènes francophones à nous recommander ? Qu'écoutez-vous en ce moment ?
Les lieux:
L’ange vagabond de Saint-Adolphe D’howard, la Shed à Morue de Havre Saint-Pierre, le Théâtre Le Patriote de Sainte-Agathe des monts,le Cabaret La basoche De Gatineau, le Mouton Noir de Val-David, Le Festif de Baie-Saint-Paul, Petite-Vallée…
Les artistes:
Chloé Lacasse, Alexandre Désilet, Martin Léon, Antoine Gratton, David Marin, Louis-Jean Cormier, Sarah Toussaint-Léveillé, Anthony Roussel…
- Quelle image avez-vous de Tadoussac ?
J’étais au Festival il y a quelques années et j’ai eu beaucoup de fun alors j’en garde une image parfaite d’une place vivante entourée d’une grande beauté.
Festival de la Chanson de Tadoussac
Jeudi 11 juin 22h - Scène Desjardins
Vendredi 12 juin 16h25 - Bistro de la Baie (Marina)
Samedi 13 juin 16h25 - Bistro de la Baie (Marina)
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